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L'ART DU MULTICOUCHE EN HIVER
Le cyclisme hivernal est-il fait pour tout le monde ?

Comme toute bonne chose, ce n’est pas le cas et c’est correct ainsi ; même le chocolat ne convient pas à tout le monde.

Mais, comment savoir si c’est pour vous ? Dans cet article, vous allez découvrir les principes et éléments fondamentaux qui rendent le cyclisme hivernal amusant et durable. Nous ne pouvons pas changer l’hiver, mais nous pouvons changer notre perspective à son égard. Plus nous nous amusons à l’extérieur par temps froid, plus nous convertissons la crainte de l’hiver en une émotion plus chaleureuse : la joie. Maintenant, rentrons dans le vif du sujet !
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Toute personne qui a déjà regardé les prévisions météorologiques, horrifiée, à l’approche d’une course de vélo ou d’un événement durant l’automne, l’hiver ou le printemps connaît le sentiment de se demander : « Qu’est-ce je vais porter !?! ». Les courses et les autres événements cyclistes organisés dans des saisons plus fraîches nous amènent à prendre des décisions avec lesquelles nous devons vivre durant l’entièreté du défi, puisque malheureusement nous n’avons pas de voitures d’équipe comme les pros qui transportent des vêtements de rechange et du thé chaud.
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J’ai commencé à faire du vélo de montagne en hiver à l’âge de 13 ans, il y a plus de 30 ans maintenant, j’avais donc pas mal d’expérience lorsque j’ai participé à ma première course de cyclocross par temps froid. En fin de compte, j’ai vite réalisé que le mauvais temps était en fait un allié et un avantage, parce que je savais comment m’habiller. Mais l’avantage mental était relatif ; l’équipement cycliste a beaucoup évolué au fil des décennies, en particulier en ce qui concerne la protection contre le vent et l’eau combinée à des propriétés respirantes et durables.
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Les conditions hivernales varient largement à l’échelle mondiale. La plupart des cyclistes sont d’accord pour dire que la pluie froide, entre 0 °C et 10 °C, est la météo la plus difficile à gérer à vélo. Si vous êtes confronté à ce genre de température hivernale dans votre région, vous voudrez équiper votre vélo de garde-boue complets (avec des rabats) et vous concentrer sur des itinéraires compatibles avec un effort constant, tout en portant des couches de protection qui empêchent l’eau de pénétrer tout en permettant à la vapeur de s’échapper.

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Sous le point de congélation, s’habiller pour rouler en hiver devient davantage une question d’isolation et de gestion de l’humidité (du corps vers l’extérieur), ainsi que de gestion de nos « maillons faibles » : les mains et les pieds. Au-dessous de zéros, si on doit s’arrêter complètement pendant un certain temps, cela réduira la production de chaleur de notre corps et nécessitera une isolation pour conserver notre chaleur. Si nous sommes saturés au moment de l’arrêt, le taux de transfert de chaleur de notre corps vers l’extérieur sera amplifié. C’est là que le risque devient réel, et une excellente journée peut rapidement tourner au cauchemar.
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La manière dont on décide de s’habiller dicte le déroulement de notre sortie, tout en tentant de prévenir des imprévus. Si vous avez de l’expérience en cyclisme en montagne, vous serez familier avec cette mentalité. Lorsqu’on s’aventure en montagne, je vous conseille grandement de toujours amener un manteau ou une veste, on est jamais à l’abri de la pluie et du froid qui peuvent s’installer rapidement, même en plein été. Même principe pour une chute ou un problème mécanique lors de conditions sous zéro qui peuvent nous mobiliser plusieurs minutes et faire chuter notre température corporelle. Vaut toujours mieux prévenir que guérir, il y aura toujours une bonne raison d’amener une couche supplémentaire. Et si vous mettez cette veste ou ce manteau par-dessus une couche de base sèche et une couche extérieure assez sèche, vous vous en sortirez beaucoup mieux que si vous êtes trempé.
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Il faut du temps pour comprendre comment différentes combinaisons d’équipement fonctionnent pour nous, en particulier lorsque les niveaux d’humidité varient considérablement là où nous roulons. Une veste peut sembler parfaite lors d’une sortie à -5 °C, puis froide lors d’une autre. Pourquoi ? Lorsque l’humidité est élevée, le vent pénètre plus facilement les tissus, et notre taux d’évaporation à la surface de notre couche extérieure diminue. Nous retenons donc davantage d’humidité - ce qui amplifie le transfert de chaleur - et le vent atteint davantage notre peau.
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Puisque l’objectif est de rester aussi chaud et sec que possible, quelle que soit l’intensité, le moyen le plus direct d’obtenir des résultats cohérents avec notre équipement est de documenter nos sorties : température, vêtements, ressentis. Cela est particulièrement précieux si vous n’avez pas souvent l’occasion de rouler dehors en hiver. Pour ceux qui le font, la boucle de rétroaction est serrée, et de petits ajustements peuvent être faits de jour en jour. C’est ce qui fait la différence. Lorsque j’ai roulé quotidiennement dans des conditions hivernales, j’ai souvent utilisé le même équipement plusieurs jours de suite. J’ai également roulé des jours de fin de semaine avec des combinaisons complètement différentes, car la météo avait changé considérablement.
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D’une manière ou d’une autre, essayez de rester cohérent. Si vous roulez à l’extérieur une fois par semaine, enregistrez ce que vous avez porté et les conditions météorologiques — température de départ, température d’arrivée, vent, humidité. Notez comment vous êtes senties dans vos vêtements. Voici quelques questions pertinentes à se poser après nos différentes sorties. Aviez-vous froid aux bras pendant les 30 premières minutes et ensuite froid pour le reste de la sortie ? Aviez-vous chaud aux mains pendant la première heure, et ensuite sont-elles devenues froides ? Le fessier froid tout le temps ? Étiez-vous complètement à l’aise et sec pendant toute la sortie ?
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En compilant des données de nombreuses sorties, vous commencerez à voir des tendances, ce qui vous aidera à poser des questions spécifiques. Par exemple : « Pourquoi ai-je chaud aux mains pendant la première heure, alors qu’il fait plus froid dehors, puis elles deviennent froides même si la température a augmenté ? » Si j’interrogeais sur cette question, ma première pensée serait que mes gants ne libéraient pas assez d’humidité. Mes gants étaient peut-être trop chauds pour l’intensité de ma sortie. Peut-être que l’humidité était trop élevée, et le problème n’était pas la pénétration du vent, mais une faible évaporation.
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Il y a toujours plus à apprendre, et croyez-moi, cela devient plus facile avec le temps. Compiler les données de nos sorties, nous permet de nous souvenir de tous les petits détails et de réduire l’anxiété quant à l’exactitude de nos souvenirs. Il faut donc voir toutes les fois où nous avons gelé durant nos sorties comme des apprentissages. Un pas de plus vers le confort et le plaisir. Il n’existe aucune combinaison de vêtements qui est magique, parfaite pour toutes les conditions. Le cyclisme hivernal est un processus, et quand on arrive à trouver le combo gagnant, c’est un sentiment assez exceptionnel. Et rappelez-vous, personne ne devient maître dans l’art de s’habiller pour une sortie à vélo hivernal du jour au lendemain. L’important c’est de faire confiance au processus.
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QUI EST MATT ?

Matt Surch est notre ambassadeur Castelli depuis plusieurs années déjà, reconnu pour sa grande connaissance des produits, il est l’un des pionniers du cyclisme hivernal dans les conditions subzéro les plus difficiles du Canada. Suivez-le sur Strava ou Instagram pour plus d’inspiration en matière de cyclisme hivernal.
NOTES DE BAS DE PAGE
Photos par Max Rubarth, Scott Emery, Matt Surch
Texte par Matt Surch
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